Wax is that ? That is wax !

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Le wax en quelques mots

Tout le monde sera d’accord sur 2 points concernant le wax : 

* Le wax, c’est un tissu coloré qui fait penser à l’Afrique.

* Le wax, c’est beau ! Ou pas ! À priori si vous êtes arrivés jusqu’ici, c’est que vous trouvez ces tissus jolis et non bariolés, car en plus, pas de bol, tous les sacs en tissus de notre boutique sont faits non pas avec UN mais DEUX tissus wax différents. 

On peut adorer ou détester le wax et même adorer un wax et en détester un autre. Le monde du wax est vaste…

Le wax, c’est beau ou pas, on aime ou on déteste. 

Le wax pour les nuls

Le mot wax, ça veut dire quoi ?

Wax, en anglais ça veut dire “cire”, comme celle des bougies, ou le wax pour farter les skis.

Le mot wax fait référence à une technique indonésienne traditionnelle d’impression de motifs sur une étoffe, le batik, à base de cire chaude : nous y voilà !

Seulement 3 lignes, et c’est déjà plus complexe : l’Indonésie, de la cire chaude pour faire des motifs (kézako ?) et un mot en 5 lettres avec un k, “batik”, parfait pour le scrabble de Noël. Et on ne parle même plus de l’Afrique…

Le monde du textile est complexe car c’est un mélange d’histoire, de technique, d’argent, d’hommes et de femmes. Comme d’hab’ en fait ! Et comme d’hab’, ce mélange est compliqué. Si on cherche encore un peu plus, on apprend que le wax serait hollandais et que un “un bon wax serait anglais ou hollandais” ! On est pas couché….

On rembobine jusqu’au 19ième siècle. C’est la période coloniale et la révolution industrielle. La Hollande et l’Angleterre, deux pays colonisateurs et rivaux industriels dans la filière textile, sont présents en Asie. Ils décident d’importer d’Indonésie la technique d’impression à la cire chaude, de l’industrialiser pour exporter les batiks industriels vers le marché indonésien. Mais les étoffes ainsi produites ne plaisent pas en Indonésie : il y a des imperfections qui les éloignent de l’étoffe originale. Mais les nouveaux wax ou faux batiks transitent dans des ports en Afrique de l’Ouest. L’effet veiné dû à l’infiltration de la teinture dans la craquelure de la cire déplaît en Indonésie, mais c’est ce détail qui séduit sur le continent africain.

Et, c’est donc sur ce dernier point que je terminerais ce paragraphe pour les nuls, en insistant sur ce point essentiel concernant le wax: C’est en étant imparfait que l’on est véritable.

Comment fabrique-ton du wax ?

“Créer des motifs sur un tissu avec de la bougie !?”  Comment est-ce possible ?

La contribution de maître Capello paraît ici in-dis-pen-sable. 

En gros, vous imaginez un gros gâteau d’anniversaire. Votre meilleur copain porte un superbe tee-shirt tout blanc et comme il vous aime très fort, il fait un très gros plan de vous avec son appareil photo. Vous soufflez très (très) fort vos bougies. Bravo ! Le tee-shirt du copain est parsemé de morceaux de cire de la bougie collés sur le tee-shirt. Vous êtes sympa, vous lavez le tee-shirt du copain. Dans la machine,  vous mettez à laver en plus un tee-shirt rose framboise. Sauf que le tee-shirt rose-framboise va déteindre…et  celui de votre pote, blanc au début ressort donc lui aussi tout rose-framboise (zut)...sauf à certains endroits : là où les morceaux de cire de la bougie étaient collés, le tissu est resté blanc. Bravo ! Vous venez de créer un tee-shirt wax et de comprendre le principe de la technique d’impression à la cire chaude inventée en Indonésie.

Merci maître Capello pour votre contribution !

À la place des morceaux de cire projetés, on peut imaginer de vrais motifs, non ? Je vous laisse imaginer l’adaptation pour arriver à produire tous les motifs que l’on connaît et à une échelle industrielle. Mais on l’a dit, c’est la révolution industrielle. Les tissus sortent des fabriques avec des numéros, correspondant à un motif, ce sont les numéros imprimés sur la lisière des lés de tissu. Mais, une fois arrivés sur le continent africain, les motifs ne sont plus des numéros, ils trouvent, en fonction des cultures, leurs propres significations, en lien avec le mariage, les enfants, l’amour… Au cours du temps, les motifs initialement inspirés des batiks indonésiens évoluent et les graphistes doivent connaître les différentes cultures. Au final, faire un tissu wax n’est pas aussi simple que mettre des bouts de cire sur un bout de tissu, mon cher Maître Capello. J’ai aimé cette phrase de Roger Gerards, directeur artistique de Vlisco (2015), dernier fabricant européen de wax, issu d’un article cité à la fin de l'article :

Citation inspirante pour la création de notre collection de sacs en tissus wax

Une petite anecdote sur le wax comme on les aime

Dans son livre, Anne Grosfilley écrit sur la page présentée sur la photo : “Les panneaux de batik sont portés en Indonésie drapés autour des hanches et descendent jusqu'aux genoux : ce sont les sarongs, ils ont été conçus d’une largeur de 1 yard soit 91 cm.” Mais dans le golfe de Guinée, on se drape de pagnes qui doivent aller jusqu’aux chevilles. Problème :  les tissus ne sont pas assez larges. Les tissus sont alors fabriqués en 122 cm de largeur : plus de problème !  Par contre, les dessins ont été pensés pour 91 cm, pour combler les 30 cm de dessin manquant, on rajoute une rangée de “quelque chose”, dans l’exemple ici, des doigts. Par la suite, les motifs seront imaginés directement à la bonne taille.

On adore ces petites anecdotes sur le hasard ou l’adaptabilité des choses qui existent telles qu’elles sont.

Vous aimez le waw sélectionnés pour nos tote bag ses motifs ses couleurs et son histoire

Le livre Wax and co de Annie Groffiley, ouvert à la bonne page : là où est montré le tissu initialement pensé avec la main, et comme  30 cm ont été rajoutés, une rangée de doigt a été rajoutée.

Et la boutique "On va faire un cabas" dans tout ça ?

Nous sommes des wax lovers. On aime les couleurs, les motifs et même mieux l’association de motifs ! Mais ça, vous le savez, nos sacs sont bi-faces

La singularité de ce tissu, c’est sa fabrication qui permet l’impression des motifs des DEUX CÔTÉS. C’est comme si il n’y avait ni recto ni verso. On ne peut donc pas l’utiliser à l’envers ! Je trouve cela formidable et bougrement pratique. On ne peut pas se tromper de sens ! C’est pratique pour draper, faire des revers…

Pour nos sacs, vous ne pourrez pas vérifier si les tissus utilisés pour nos sacs sont bien de vrais wax car ils sont doublés à l’intérieur et donc vous ne verrez pas l’autre côté. Vous pouvez les découdre si vous voulez mais ça serait dommage non ?

Le mot de la fin ?

Il y aurait encore des milliers de choses à raconter car ce sujet est passionnant… Mais nous aurons l’occasion d’en reparler. Voici nos références pour écrire cet article, si vous avez envie de vous plonger dans le sujet :

* Le livre Wax&Co. Anthologie des tissus imprimés d’Afrique. Anne GROSFILLEY. Éditions de la Martinière

* Le podcast, Programme B “Il était une fois le wax” de Binge Audio

* Les sites internet des fabricants de wax Vlisco et Uniwax

* La vidéo sur le site Vlisco sur la fabrication du wax en plus d’être explicative est belle :  Vlisco Printing Process

* Un article du  journal Libération de Anne Hanne en 2015 “De toutes les matières, c’est le wax qu’elles préfèrent”

Comprendre l'origine des tissus wax pour creer nos sacs en tissus